Nouvelles

dimanche 27 mars 2016

Rebecca

C'était un soir d'été, les champs à perte de vue se coloraient de teintes rougeâtres, et Rebecca contemplait le paysage. Elle aimait ce moment, celui-là même où tous les éléments semblent s'accorder pour faire la paix : pas de vent trop fort, juste une brise légère et rafraîchissante, la chaleur faisait une pause, ainsi que les animaux, pour quelques instants silencieux, le jour s'apaisait, la nuit s'invitait tranquillement dans un tableau où seules les couleurs paraissaient être prises de folie.
Son corps ne lui envoyait plus d'informations violentes, il était caressé par cette douceur.
Elle aimait ce moment. Abandonnée à elle-même, elle pouvait enfin, loin du vacarme de ses sens, ou du activités de la journée, observer l'infinité de son être. Elle ôta ses sandales, et foula ce sol un peu trop sec, encore délicieusement chaud. En un instant, elle ne se différencia plus du sol. La limite ténue et arbitraire de son corps se fondit jusqu'à la terre qui la nourrissait. Consciente de ses poumons, elle ne sut pas très bien à quel moment ils firent corps avec l'air qu'elle respirait. Sa peau accepta instantanément les dernières caresses du soleil jusqu'à se prolonger jusqu'au soleil. Elle ferma les yeux et se ravit, ou plutôt fut ravie par l'infinité de son être, elle contenait en elle la terre, le ciel, le cosmos, et son coeur qui battait, qui battait, qui battait.
Rebecca contempla le battement de son coeur,
Rebecca contempla le battement de la Vie en elle.
Rebecca était la Vie.

Rebecca était.