C'était un soir d'été, les champs à
perte de vue se coloraient de teintes rougeâtres, et Rebecca
contemplait le paysage. Elle aimait ce moment, celui-là même où
tous les éléments semblent s'accorder pour faire la paix : pas de
vent trop fort, juste une brise légère et rafraîchissante, la
chaleur faisait une pause, ainsi que les animaux, pour quelques
instants silencieux, le jour s'apaisait, la nuit s'invitait
tranquillement dans un tableau où seules les couleurs paraissaient
être prises de folie.
Son corps ne lui envoyait plus
d'informations violentes, il était caressé par cette douceur.
Elle aimait ce moment. Abandonnée à
elle-même, elle pouvait enfin, loin du vacarme de ses sens, ou du
activités de la journée, observer l'infinité de son être. Elle
ôta ses sandales, et foula ce sol un peu trop sec, encore
délicieusement chaud. En un instant, elle ne se différencia plus du
sol. La limite ténue et arbitraire de son corps se fondit jusqu'à
la terre qui la nourrissait. Consciente de ses poumons, elle ne sut
pas très bien à quel moment ils firent corps avec l'air qu'elle
respirait. Sa peau accepta instantanément les dernières caresses du
soleil jusqu'à se prolonger jusqu'au soleil. Elle ferma les yeux et
se ravit, ou plutôt fut ravie par l'infinité de son être, elle
contenait en elle la terre, le ciel, le cosmos, et son coeur qui
battait, qui battait, qui battait.
Rebecca contempla le battement de son
coeur,
Rebecca contempla le battement de la
Vie en elle.
Rebecca était la Vie.
Rebecca était.
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