Chers Volusiens, chères Volusiennes,
Comme vous le savez, je
ne suis pas en possession de cette machine odieuse mangeuse de
cerveau qui dicte sa loi dans les foyers. Je n'écoute pas la radio
et ne lis pas, j'ai horreur de lire, c'est plein de mots. Ma
connaissance de l'Univers est donc essentiellement due au papotage du
bar du coin, aux préjugés et différents voyages astraux et
méditations surtout après le déjeuner quand une douce torpeur
m'envahit.
Bon, cette semaine, je
n'ai quand même pas réussi à éviter les conversations sur le
burkini, les jeux olympiques et la belle-soeur du tenancier de
l'auberge pourvoyeuse de pina colada que je fréquente usuellement.
L'auberge, pas la belle-soeur.
Voyez-vous, mon dealer de
boisson m'expliquait un peu que l'intrusion dans sa vie familiale de
la belle-soeur produisait en lui un effet laxatif digne des meilleurs
sketches de Coluche, car cette douce dame lui expliquait à quel
point il s'y prenait mal pour vivre. Elle a donc eu la délicate
attention de lui montrer ô combien son fromage se porterait mieux
hors du frigo, qu'il fallait qu'il arrête de manger du pain, "c'est
pas bon pour c'que t'as", et que s'il continuer à se comporter
comme un monstre avec ses enfants, c'est sûr qu'il irait en enfer (ce
qui était vrai, me disait-il, il y était depuis la venue de cette
dame). Nous ne parlerons pas de la "gestion catastrophique de
ton établissement, tu devrais servir du jus de pétale de
pâquerette, ça, c'est l'avenir, et il faut investir davantage dans
la déco". En même temps, j'étais un peu d'accord avec sa
belle soeur, parce que ses murs ils n'arrêtaient pas de tourner,
surtout après trois pinas coladas, et c'était assez moche.
Après, mon compagnon
m'expliqua qu'on avait gagné des tas de médailles, qu'on était les
meilleurs dans un tas de discipline "Hein Simone ?" et
qu'on avait bien bossé. Moi je me suis dit que le on était peut
être un peu exagéré parce que le Roger, je ne l'avais pas trop vu
aux entraînements olympiques, quand même, et je me suis demandé
fortuitement à un moment d'oubli de moi-même si des fois on ne se
rendait pas responsable de victoires qui ne nous appartenaient, au
final, pas du tout.
Après on a parlé de
burkini, et je me suis dit que peut-être que ce serait une bonne
chose de ficher la paix à ces femmes, que finalement, si ça les
dérangeait tant que ça de porter un burkini, peut-être bien
qu'elle seraient capable de nous le faire savoir, comme elles sont
capable de faire savoir aux empêcheurs de s'habiller en rond que
"laissez-nous tranquilles". Au final, dans cette histoire,
il ya beaucoup de belles-soeurs de Roger.
Bon, je suis donc rentrée
chez moi avec l'idée que si les gens s'occupaient un peu plus de ce
qui les concerne, ça créerait sûrement un sacré chaos sur la
planète.
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