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lundi 22 août 2016

C'est pas tes oignons

Chers Volusiens, chères Volusiennes,
Comme vous le savez, je ne suis pas en possession de cette machine odieuse mangeuse de cerveau qui dicte sa loi dans les foyers. Je n'écoute pas la radio et ne lis pas, j'ai horreur de lire, c'est plein de mots. Ma connaissance de l'Univers est donc essentiellement due au papotage du bar du coin, aux préjugés et différents voyages astraux et méditations surtout après le déjeuner quand une douce torpeur m'envahit.

Bon, cette semaine, je n'ai quand même pas réussi à éviter les conversations sur le burkini, les jeux olympiques et la belle-soeur du tenancier de l'auberge pourvoyeuse de pina colada que je fréquente usuellement. L'auberge, pas la belle-soeur.

Voyez-vous, mon dealer de boisson m'expliquait un peu que l'intrusion dans sa vie familiale de la belle-soeur produisait en lui un effet laxatif digne des meilleurs sketches de Coluche, car cette douce dame lui expliquait à quel point il s'y prenait mal pour vivre. Elle a donc eu la délicate attention de lui montrer ô combien son fromage se porterait mieux hors du frigo, qu'il fallait qu'il arrête de manger du pain, "c'est pas bon pour c'que t'as", et que s'il continuer à se comporter comme un monstre avec ses enfants, c'est sûr qu'il irait en enfer (ce qui était vrai, me disait-il, il y était depuis la venue de cette dame). Nous ne parlerons pas de la "gestion catastrophique de ton établissement, tu devrais servir du jus de pétale de pâquerette, ça, c'est l'avenir, et il faut investir davantage dans la déco". En même temps, j'étais un peu d'accord avec sa belle soeur, parce que ses murs ils n'arrêtaient pas de tourner, surtout après trois pinas coladas, et c'était assez moche.

Après, mon compagnon m'expliqua qu'on avait gagné des tas de médailles, qu'on était les meilleurs dans un tas de discipline "Hein Simone ?" et qu'on avait bien bossé. Moi je me suis dit que le on était peut être un peu exagéré parce que le Roger, je ne l'avais pas trop vu aux entraînements olympiques, quand même, et je me suis demandé fortuitement à un moment d'oubli de moi-même si des fois on ne se rendait pas responsable de victoires qui ne nous appartenaient, au final, pas du tout.

Après on a parlé de burkini, et je me suis dit que peut-être que ce serait une bonne chose de ficher la paix à ces femmes, que finalement, si ça les dérangeait tant que ça de porter un burkini, peut-être bien qu'elle seraient capable de nous le faire savoir, comme elles sont capable de faire savoir aux empêcheurs de s'habiller en rond que "laissez-nous tranquilles". Au final, dans cette histoire, il ya beaucoup de belles-soeurs de Roger.

Bon, je suis donc rentrée chez moi avec l'idée que si les gens s'occupaient un peu plus de ce qui les concerne, ça créerait sûrement un sacré chaos sur la planète.

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