Ah,
cette merveilleuse période de la vie où l'on se retourne sur ses
choix sans trop savoir qu'en penser, les "si j'avais su",
les "j'aurais dû", et pire que tout les "je pouvais
mais je ne le savais pas". On se retrouve un soir de solitude à
faire et refaire un bilan illusoire des micro et macro-choix qui nous
ont amenés là où nous en sommes.
J'en
suis donc là, entre ma tisane et ma grosse envie de m'enfuir en
courant tout droit dans le ventre de ma mère qui, lui, était
incroyablement confortable. Pas de déplacements ingérables, de
calculs improbables de TVA, de quête au client qui vous fera la
grâce de vous choisir plutôt qu'un autre ... Mais bon, soyons
honnêtes, je ne pouvais pas choisir mon menu, et il y a tout de même
une limite à l'absence de choix que diable !
J'interroge
ma tisane, bon, et maintenant que je suis tétanisée de peur, que je
me demande pourquoi je me suis délibérément mise dans cette
situation, et bien sûr que je ne peux pas compter sur l'aide de qui
que ce soit, que fais-je ? La tisane me regarde paisiblement, berçant
tendrement les miettes de macaron qui churent malencontreusement de
ma bouche lors de ma dernière extase sensuelle datent déjà de
quelques minutes.
Et
bien tu l'as voulu tu l'as eu.
Débrouille-toi
toute seule.
Arrête
de te plaindre pour un rien.
Mon
cher mental culpabilisateur, je te demande de bien vouloir fermer ta
grande g... gigantesque capacité à dramatiser. Je vais m'adresser à
un autre interlocuteur. Plus sage, et dont je sais qu'elle a toujours
raison : la copain/copine team.
C'est
une connerie.
Tu
sais que c'est une connerie.
- Mental, tais-toi !
- Mais c'est pas moi ! C'est la Conscience.
- M'en fous, j'appelle mes copines.
Il
faut à X-OR moins de 5 centièmes de secondes pour se transformer en
shérif de l'espace.
Il
m'en a fallu 2 millièmes pour comprendre que mes cop's ne pouvaient
rien pour moi.
Réaction
numéro 1 : Oh toi, tu arrives toujours à t'en sortir. (ouais ben
là, je vois pas comment...)
Réaction
2 : Oh, toi et tes hauts et bas, on a l'habitude. (C'est pas agréable
pour autant).
Réaction
3 : La copine qui tente un soutien quand elle-même est au
trente-sixième dessous. En général, ça ressemble à un enfant de
trois ans qui essaye de servir un verre d'eau à un autre enfant de
trois ans : le geste est noble, mais quelque peu inefficace.
Réaction
4 : le copain qui a toujours une bonne solution comme aller boire un
verre, penser à autre chose, ou se trouver un mec pour la soirée.
Je
décide de revendre mon téléphone pour m'acheter une île déserte,
ou du chocolat, ou des macarons qui ne font pas de miettes.
En
même temps, c'est vrai que depuis huit lustres et des brouettes,
j'ai toujours fini par trouver une solution à tous les problèmes.
Mais
tu as vu dans quel état de te mets, tu devrais avoir honte !
Cerveau,
tais-toi.
Oui,
laisse-moi en placer une.
Qui
vient de parler ? C'est encore ma Conscience ?
Non,
c'est moi, le coeur. Alors maintenant que je peux enfin être
entendu, et que l'autre qui se prend pour le grand chef la ramène
moins, je vais t'expliquer deux trois trucs :
Et
d'une tu as fait des choix que je t'ai dictés, et pas le sieur
tronche de noix là-haut.
Et
de deux, forcément ça ne lui a pas plu, alors il se défend comme
un beau diable.
Et
de trois, c'est ton âme, donc toi, la personnalité en moins, qui
m'a dicté ces choix : tu voulais absolument développer de nouveaux
aspects de toi-même, on ne peux rien développer de neuf dans des
ancien systèmes.
Et
donc tout ceci part du postulat que tu te mets en situation pour
faire ce que tu est déjà capable de faire.
Alors
la peur est inévitable : ton cerveau te met en état d'alerte
maximum puisqu'il ne connaît pas la situation.
Mais
tes copines savent bien au fond d'elles que tu ne cours aucun risque.
Et toi aussi tu le sais.
Forcément vu sous cet angle, c'est un
peu différent. Alors la peur vient, elle passe, je la dépasse et me
surpasse.
Voilà,
tu as compris.
Et du coup en attendant je fais quoi,
moi ?
Mange
des patates.
Pardon ?
Mange
des patates, les émotions fortes, ça épuise.
Ces réflexions qui sonnent le vécu pourraient aussi être le préambule à un sujet de philo ...
RépondreSupprimerPeut-être serai-je au programme du bac un jour ... juste après mon prix Nobel !
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