Les deux associés étaient assis en salle de réunion, l'air grave. Ils contemplaient les dernières statistiques de la bourse, recherchaient entre les chiffres des indicateurs d'espoir qu'ils ne trouvaient plus.
"Voilà, cent quarante employés à renvoyer, c'est fini mon Jojo.
- C'est fini, il n'y a plus rien à tirer de cette boîte, elle est bel et bien morte, mon Doudou."
Ils se levèrent, éteignirent le vidéoprojecteur qui affichait leur détresse en quatre par trois, et quittèrent la pièce.
-Je ne comprends pas, le plan financier était en béton, on a demandé aux plus grands spécialistes, il aurait fallu un armageddon pour abattre le bilan de l'année dernière. Que s'est-il passé ? On avait investi dans les meilleurs services : les services aux personnes âgées, on a multiplié chaque année notre chiffre d'affaires par quatre, c'était un eldorado.
- Et oui mon gars, et réinvestir dans les solutions anti-tabac était une idée géniale, tu te souviens ? On l'avait eue à Magic pizza en novembre 2011.
- Les vacances des familles monoparentales aussi, ça avait eu du bénéfice, on a eu un succès fou en moins de trois mois !
- Alors mon Jojo, comment est-ce que ça a pu capoter comme ça ? Nos ingénieurs, nos conseillers financiers, nos actionnaires, tout le monde suivait, la banque rigolait ...
- Je ne comprends pas mon Doudou, je ne comprends pas."
Il faut dire que ce crack boursier était totalement improbable, les meilleurs économistes du monde avaient été frappés de stupeur devant la rapidité et l'ampleur du phénomène. Nos deux amis rentrèrent chez eux abattus, devant annoncer la terrible nouvelle à leurs familles respectives.
Chacun chez soi, ils annoncèrent la catastrophe à leurs épouses bien-aimées.
Chacune de son côté sourit, rit franchement, et déclara, chacune face à son pot-au-feu :
"Ah, quand même, il est doué ce petit hacker que nous avons engagé. Je lui ai demandé de balancer une saloperie sur votre jeu pour que cette comédie informatique cesse et que vous vous mettiez à trouver un VRAI travail, dans la VRAIE vie. Il serait peut-être temps de vous y mettre, au bout de quatre ans de chômage, tu ne crois pas ? Mange tant que c'est chaud.