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samedi 4 avril 2020

Isolement

SOLITUDE : Comment l'isolement social transforme le cerveau ...
Ah, c'est bien, tu as une terrasse, plus facile le confinement.
En effet, le confinement est plus facile quand on peut ressentir le soleil sur sa peau, qu'on ne manque ni de place, ni d'argent, ni de créativité, que l'on est en bonne santé et que les température sont modérés (imaginons avec des températures estivales ou polaires, nous ne sommes pas loin de l'enfer
mement.
Abordons ici le thème de la solitude. De nombreux foyers sont composés de personnes seules et j'en fais partie. Cette crise nous permet dévaluer d'autres éléments que ceux qui sont en couple ou en famille.
Nous avons tout d'abord vécu l'adaptation à cette nouvelle situation dans un calme tranquille. Ca n'allait pas beaucoup changer les choses pour nous, j'entends par là les solitaires : s'occuper seul, sortir pour deux ou trois bricoles, rentrer, manger et dormir seuls, nous savons faire. Ceux qui ne supportent pas la solitude se sont débrouillés pour choisir un confinement avec papa, maman, tonton Henri ou Mamie Juliette, ils ne sont plus des pièces isolées sur l'échiquier de la vie.
Nous avons tout d'abord continué tranquillement notre train-train, à peine bousculés par quelques restrictions en termes de durée et de kilomètres.
Nous avons appelés quelques proches, seuls ou en famille, un ou deux coups de fil pour renouer un lien distendu par un quotidien qui accélère le temps. Les jours passent puis une tension s'installe. On voudrait appeler plus, mas les autres ne rappellent jamais, on hésite et on laisse tomber : Je ne vais pas les ennuyer, ils sont en famille". On lit les publications des réseaux sociaux : les parents qui craquent face à une constante présence des enfants, le conjoint qui agace. Ce n'est pas notre quotidien, c'est notre rêve. Les magasins sont vidés de farine. Pas important, on ne va pas faire cuire huit cent grammes de pain pour soi tout seul.
Ce confinement nous pose en contraste. Nous n'étouffons pas de l'enfermement, nous étouffons d'être exclus. Exclus de la vie de famille, du manque de contact humain. Allez papoter deux minutes avec un passant, et il panique. Une personne qui parle est un pestiféré en puissance.
En temps normal, le célibataire qui vit seul est déjà mis au ban. Oh ce n'est pas dit, ce n'est même pas suggéré, cet état de fait est dévoilé par des comportements subtils, les "je ne voulais pas te déranger", les mensonges aussi : "on ne sait jamais si tu es libre". ou encore le simple acte de ne tout simplement pas penser à nous lors de fêtes, repas, célébrations diverses. je parle pour moi, bien sûr, mais aussi pour tant d'autres, pas si loin de moi géographiquement ou dans le coeur.
A  ce stage du confinement, nous sommes comme des animaux attachés dehors à des piquets, nous ne manquons pas d'herbe à brouter, nous manquons de contacts avec nos congénères, à en avoir mal, dans le coeur et dans le corps.  Pas une seule seconde nos proches ne peuvent imaginer cette douleur, ils ne la connaissent pas, et c'est tant mieux pour eux. 
"Pour qui est-ce que je compte ?" se demande-t-on. Derrière, une autre pensée suit : "Je ne sers à rien, je ne suis rien". Le danger se présente là, l'abysse d'absurdité de notre vie. une pensée fausse, certes, mais qui pour la démentir ?
Amis solitaires, isolés, perdus dans le no man's land affectif, ce propos, je vous le dédie.

4 commentaires:

  1. Bonsoir je viens de lire votre message je suis seule, pas tout a fait j ai un chien, ce sera le dernier car nous vieillissons ensemble, je l ai sauvé de 2 abandons,cela fait 8 ans que je l ai adopté il a 14 ans et moi 80. J ai la chance d être autonome sans problème dans ma tête je suis loin de cet âge. Si bien que lorsque s est abattu ce drame j ai proposé mes services à des associations, on m a demandé mon âge et bien je suis un sujet à risques trop âgée. Là je me suis senti inutile.. je vous ai écrit pour vous raconter ce petit detail😘😘😘😘😘 bon courage...

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  2. bonjour Caroline, j'espère que le peuple des Volusiens et Volusiennes va grandir pour t'apporter une peu de compagnie même virtuelle. Nous sommes tous avant tout de grands égoîstes, ce confinement nous fait réfléchir. De belles idées naissent mais je crains qu'à la fin l'égoîsme gagne. Restons optimiste pour l'instant. Je te lis avec plaisir. à bientôt .

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