Chers Volusiens, chères Volusiennes,
Saisie par le bonheur de vous rédiger une bafouille à ma façon, j'ai hier commis un texte d'un ennui à mourir tel que je crois bien m'être endormie en l'écrivant. Faut-il que je vous aime, très Chers, pour ne pas vous l'infliger, et tenter de vous distraire, sinon de vous amuser. Or il faut le reconnaître, je manque en ce moment drastiquement d'inspiration.
J'ai failli m'étendre sur le temps grisâtre qui fait râler les touristes, persuadés qu'ils sont que le soleil est compris dans la location du mobil-home, j'ai voulu rédiger un propos sur l'art et la manière d'aller chercher un cheval au milieu de son paddock, quand quinze centimètres d'une boue aussi glissante que collante vous fait réfléchir très sérieusement à la téléportation jusqu'à l'équidé recherché, ou à revendre votre plus noble conquête qui vous voie sans s'approcher de vous, pour acquérir celle qui est à l'entrée du paddock, l'amour a ses limites, très Chers.
Mais au final, je vais vous entretenir d'une activité passionnante qui me prend le plus clair de mon temps. Elle s'appelle : Jecommenceparkoi. Pour cela, je me lève le matin, renouvelle les liquides de mon corps (mode élégant pour dire que je fais pipi, puis que j'ingurgite un lac d'eau chaude avec de l'herbe infusée), puis, une fois présentable, un jean et un coup de propre sur le nez plus tard, je me pose dans mon salon OU BIEN ma cuisine, car nulle limite ne me retient, et je réfléchis à ce que j'ai à faire dans la maison. Linge, jardin, tableaux à accrocher, nettoyages des murs, sols, portes, meubles, et autres, organisation de mes papiers, vêtements, trucs et machins divers et variés, et j'en passe, et des pas plus meilleures.
J'ai lu dans des magazines féminins de salles d'attente et des publication Facebook, hautes références s'il en est, qu'il faut établir des priorités. Donc comme j'ai très envie d'être quelqu'un de bien, parce que c'est bien d'être bien, je décide de réfléchir à la priorité du moment. Je tourne tous les aspect à établir comme une priorité, depuis les ça fait trop longtemps que ça traîne, jus
qu'aux je m'en occuperai quand il y en aura plus à ranger/nettoyer, jeter/donner/faire.
Je passe par l'étape non mais là ce n'est plus possible, c'est vraiment trop, oui mais comme il faut chercher un truc qui fait du bruit (pas agréable voire agressif), ou qui est rangé dans un placard (au moins deux étapes), mon inconscient va ipso facto le déprioriser. Quoi le sol est noir est ce n'est pas sa couleur d'origine ? Et bien moi j'aime ça ! dit la petite voix dans ma tête, qui ajoute que ça va super bien aller avec mes boots d'équitation qui n'ont pas vu de cirage depuis le confinement !
L'argumentation va bon train dans ma calebasse ultra contreperformante de la mise en beauté de mon logement. Au bout de 90 minutes de la contemplation superposée de mon antre et de mes pensées, je réitère le renouvellement de liquide, et, tiens, faut faire des courses, je n'ai plus de dentifrice. Va pour les courses de dentifrice, nonobstant la présence silencieuse de deux autres tubes neufs.
Les rageux y verront une fuite de mes responsabilités nettoyantes, laissons parler les mauvais coucheurs, je suis simplement prévoyante.
Bon, l'heure du déjeuner, je me prépare un bon plat, et toc, médi-sieste : il s'agit une pratique visant à écouter une méditation guidée pour le bien de sa spiritualité, le tout allongée dans mon canapé ET NON dans la cuisine, beaucoup moins adaptée. Le bien-être, penser à soi, se recentrer, tout ça tout ça, parce c'est bien, et que je l'ai vu sur YouTube et que c'est bien d'être bien.
Oups, déjà 16 heures, ce fut une grosse méditation, mes chakras sont enfin fonctionnels (je comprends mieux pourquoi je ne me décidais pas), et je peux enfin penser à l'essentiel, une tisane avec des petits biscuits sans sucre et sans gluten parce que c'est pas bien de manger du gluten, c'est mon ventre qui me le dit très très fort à chaque fois que j'en prends.
Nous voilà à reprendre ma réflexion sur le sens des priorité, et décide de m'inspirer de ceux qui savent sur internet. Et vous ne devinerez jamais ce qui j'y ai trouvé, LA réponse ultime : je sus TDAH, autisme, procrastinatrice pathologique, hypersensible ! Mon horizon s'élargit, je peux enfin vivre dans ma médiocrité sans plus chercher à la dépasser, je suis LIBRE !!!




Le rageux aime écrire, il exprime derrière son écran ce qu'il pense de ce qui est dit. Il a une nette opinion du bien et du mal, de ce qui est convenable de ce qui ne l'est pas. Le rageux est donc une personne très comme il faut. Un bien-pensant en qui l'on peut avoir confiance pour discerner le sens moral d'une publication.