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jeudi 19 février 2015

Le bâtisseur

Il était une fois un sylvain courageux. Vous connaissez les sylvains, ces créatures qui bâtissent les forêts, les entretiennent, et évacuent les végétaux qui abusent de leur place. Ces petits lutins passent toute leur vie à garder un semblant d'ordre dans nos forêts.

L'un deux était particulièrement actif : toujours prompt à faire son travail, on lui donnait les plans de demeures, et lui les exécutait sans la moindre hésitation, sans le moindre doute. Les plans lui étaient donnés, et il agissait. Il avait ainsi logé des milliers d'écureuils, des chênes, des oiseaux, des châtaigniers, des étangs, car tout ceci demande à être implanté dans le bon cadre, au bon endroit.

Mais comment faisait-il ? Et bien il utilisait la branche magique qu'il portait sur son dos, dans un carqois. Grâce à cette branche, il plaçait et déplaçait les éléments dont il avait besoin pour créer la demeure.

Un beau jour, alors qu'il avait reçu des plans comme à son habitude, il commença à ressentir de violentes douleurs dans le dos. Il souffrait, souffrait … mais il commença par taire son problème et se concentra davantage sur sa tâche. Et bien sûr il arriva rapidement ce qui était évident : cette douleur insupportable l'empêcha complètement de travailler.

Alors il alla voir les arbres guérisseurs qui lui répondirent : On ne peut rien pour toi, toi seul a la clef. Il alla posa la question à son animal fétiche, une chouette sage et posée qui lui répondit : On ne peut rien pour toi, toi seul a la clef. Il demanda à la Terre de lui donner des éclaircissements, il s'entendit répondre : On ne peut rien pour toi, toi seul a la clef.

Notre pauvre petit sylvain était déçu, en colère, et surtout désespéré. Il n'y avait donc aucun moyen d'aller mieux, et la douleur se faisait de plus en plus vive. Alors il décida d'aller tâter lui-même cette douleur dans le dos, quitte à redoubler encore son intensité. Il n'en était plus à ça près. Il se contorsionna, se tordit dans tous les sens, puis utilisa tout simplement un miroir pour observer son dos.

Que ne vit pas notre brave ami : un carquois trois fois plus gros supportait une branche magique triplement plus puissante. Et bien je comprends pour quoi j'avais mal, en effet, le cadeau est de taille, mais pourquoi donc en ai-je hérité ? La question resta sans réponse jusqu'à ce que, soulagé du poids de l'incompréhension, notre héros se remît au travail. C''est en observant les plans qu'il venait de recevoir qu'il compris le sens de cet étrange cadeau. En haut des plans, au lieu de voir écrit « demeure de ... » il y vit : « Temple de... ».


Notre sylvain avait eu une promotion.

5 commentaires:

  1. lecteur souvent et visiteur du petit matin de temps en temps, adore tes écrits.

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  2. Merci beaucoup, bonne lecture de bon matin.

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  3. Et une fois qu'il ap rit conscience que c'était le carquois, COMMENT il a fait ? Parce que bon... faut le porter quand même hein !

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  4. C'est très juste, et bien le sylvain m'a juste dit qu'il n'avait plus mal au dos, mais pas s'il l'avait musclé rapidement.

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