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lundi 22 décembre 2014

Lettre à ma vaisselle

Chère vaisselle,
J'espèce que tu vas bien. Ici, ça va, je m'amuse beaucoup à la plage avec mes amis. Nous mangeons des pizzas, des sandwiches, des frites et nous allons souvent au restaurant. Je sais que cet abandon te fait de la peine, tu me l'as bien expliqué dans ta lettre, mais il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte. "après toutes les années passées ensemble... je ne t'ai jamais laissé tombé...", je t'en prie chère vaisselle, ne revenons pas sur le passé, j'ai juste besoin de quelques vacances ! Reconnais que si tu ne m'as jamais laissé tombé, l'inverse n'est pas vrai, et tu en as fait les frais plus d'une fois ces six derniers mois.

Tu m'as fait part de tous les efforts que tu fais pour moi : présente à tous les repas, les apéros et les goûters. Tu t'es offerte sans sans aucune hésitation à la sournoise brutalité d'enfants glucosés à l'hystérie collectivo-pixarisée, tu as accepté les expérimentations douteuses d'adolescents en quête d'alchimie sacrée. Encore que c'était plutôt drôle le mélange coca/gel douche/white spirit à laisser six mois dans le jardin dans un de tes bocaux. Bon, peut-être que ça ne t'a pas fait rire, mais moi, j'attends le jour où les alchimistes en herbe ouvriront le flacon ! Bref, pour en revenir à ta lettre, ton discours moraliso-culpabilisateur me casse sérieusement les pieds de flûtes de champagne. Et j'aimerais remettre quelques points sur quelques i :

  • Je ne t'ai pas sauvée d'une mort certaine, je t'ai achetée sur le bon coin à un monsieur charmant. Certes, il avait l'intention de se débarrasser du carton, et de son contenu, mais on ne peut à proprement parler de mort, vu que, chère vaisselle, tu n'est pas vivante.
  • Ton plat à tarte ne m'a pas "sauvé la mise" ou "arrangé des coups à maintes reprises" puisque, s'il n'avait pas été là, j'aurais fait des cakes, des blinis, ou autre recettes différentes qui chavirent autant les coeurs que ma célébrissime tourte chocolat épinards.
  • Ton "incontestable éclat" n'apporte pas "une touche à la fois glamour et classieuse" à la cuisine. Tu es simplement propre.
A ce sujet j'aimerais te signaler que tu pourrais un peu te prendre en main. Je suis sidérée qu'après si longtemps tu n'aies pas eu assez d'amour propre pour apprendre à te laver, sale que tu es. Je peux te laisser un an dans l'évier, jamais tu ne penserais à te nettoyer. Et ne me fais pas le plan de l'"échange sensuel" par des caresses à l'éponge, là ça craint vraiment, on n'a JAMAIS vu d'histoire d'amour entre de la vaisselle et sa propriétaire. Ca dépasse les limites du bon sens !

Maintenant que les choses sont bien claires entre nous, je te laisse, chère vaisselle, car ça fait maintenant un bout de temps que mes amis la pelle et le rateau m'appellent pour aller jouer.
Je t'embrasse,
Annette


P.S. : Je te ramène une authentique éponge végétale.

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