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samedi 27 décembre 2014

Amour contrarié

Ce n'était pas vraiment une bonne idée, au final. Mais ça partait d'un bon sentiment. 

Il avait choisi les plus belles fleurs du magasin, les roses et jaunes, il savait qu'elle adorait cette alliance de couleurs. Il avait mis sa tenue la plus seyante, avec le petit polo qui mettait merveilleusement en valeur son torse musclé, il portait le parfum qu'elle préférait et s'était méticuleusement coiffé. Tout était parfait. Il l'attendait dans le salon pendant que Barry White beuglait religieusement des paroles propres à faire fondre la brave ménagère. Il tremblait et ses mains moites révélaient un trouble qui ne faisait que s'accentuer de chanson en beuglement. Au fond de sa poche il serra pour la centième fois le paquet qui lui avait coûté trois mois de salaire. Une bouée improbable en cas d'échec.


18h23, elle n'allait plus tarder.
Il réajusta ses vêtements, alluma les bougies préparées précautionneusement depuis une heure. Il était à la torture.

18h27, la porte s'ouvrit.

Il lui dit qu'il l'aimait, qu'elle avait la première place dans son coeur, qu'il ne concevait pas le bonheur sans elle, qu'elle était son alpha et son oméga. Il lui dit qu'il n'en pouvait plus de cette relation qui stagnait et qu'il avait besoin de passer à une autre étape.

Il prononça alors le mot mariage.

Ses yeux soigneusement maquillés prirent la couleur et la froideur de l'acier. Son visage se tordit en un rictus haineux. Le fiel sortit de sa bouche. Elle parla de trahison, ce n'était pas comme ça que les choses étaient prévues et qu'il était hors de question qu'il décide de changer l'équilibre naturel des choses de cette manière. Elle argumenta ainsi longuement son point de vue.

Il pleurait, les larmes coulaient sur ses joues, sur son coeur brisé. Les fleurs fanaient dans leur vase, les bougies coulaient des larmes rouge sang, le parfum fleurai la triste fragrance de l'échec. Ses oreilles au supplice subissaient l'insupportable. Au bout d'un moment qui semblait interminable, le venin se tarit.

Il rassembla ce qui lui restait de forces, bien peu, et osa au désespoir : "Mais maman, je l'aime !"

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